Lettre aux ami(e)s de l'etoile

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 Chaque année, il est une belle coutume d’adresser ses voeux de bonne année à son entourage. Belle coutume, qui malheureusement bien souvent se résume à des souhaits trop humains : « Et surtout, la santé… ! » Loin de nous de dédaigner ce qui, somme toute, est bien utile à notre vie sur cette terre. Mais je voudrais m’élever plus haut, selon la devise que le Père Rohmer a fait graver sur le marbre, au pied la statue de la Vierge de la rotonde : « Duc nos ad alta : Conduisez-nous, O Vierge Marie vers les pures hauteurs. » Que peut souhaiter un prêtre aux fidèles qui lui sont par ses supérieurs, que peut souhaiter un directeur d’école à ses élèves, si ce n’est, sous la conduite de l’Etoile du Matin, que chacun s’élève toujours plus haut vers les cimes et les degrés de la perfection chrétienne ? Aussi, toujours réalistes, partons tous d’un examen de conscience de l’année écoulée pour, tout en considérant les bellescoeuvres que le Bon Dieu a pu opérer par nos intermédiaires et lui adresser nos actions de grâce, déplorer « nos innombrables péchés, ofetoile2.jpgfenses et négligences » qui ont été également malheureusement nôtres, comme le dit si bien l’offertoire de la Messe. Mais le chrétien est foncièrement optimiste, il n’en reste donc pas seulement à pleurer ses fautes. Et son optimisme se fonde précisément sur la certitude que, dans ce domaine, il n’avance pas seul, mais avec le Divin Maître. Alors, ses fautes, ses erreurs passées, ses échecs, loin de le décourager doivent lui permettre de se reprendre et de repartir, pardonné par la miséricorde infinie de Dieu. O felix culpa chantera la liturgie de Pâques dans quelques semaines. Il sait, comme une sage expérience le lui montre, que s’il n’avance pas, il reculera. C’est pourquoi, il se fixera des objectifs bien concrets et précis, atteignables et réalisables, ces fameuses résolutions qui lui permettront de mieux connaître et faire connaître, de mieux aimer et faire aimer Notre-Seigneur Jésus- Christ dans ses occupations quotidiennes. Au niveau de nos familles et de notre école, ne baissons pas la garde ! Ne diminuons pas le niveau d’exigences. Pour préparer présent et avenir de leurs enfants qui leurs sont confiés par la Providence, les parents, tout comme les prêtres et les éducateurs chrétiens, se doivent d’être les « pasteurs et les gardiens » de leurs âmes, chacun selon la grâce de son état. Mgr Alain de Boismenu, qui fut pendant près de 50 ans archevêque missionnaire chez les Papous, en Nouvelle-Guinée, constatant les périls qui menaçaient la jeunesse de ses missions, écrivait, le 3 décembre 1913, dans une lettre pastorale sur l’éducation de la jeunesse ces propos d’importance toujours
actuels :
« Et voilà justement notre rôle à nous, àl’égard des enfants que guette ce périlleux
avenir. Il consiste à créer dans leurs âmes le besoin de la vie chrétienne, à leur former une conscience, c’est-à-dire une intelligence claire du bien et du mal, une ferme volonté d’accomplir le devoir et de se relever de la chute. Avec cette vivante conscience, nos chrétiens peuvent aller partout. Ils ont leur armure. Or, c’est par des leçons patiemment répétées des années durant, puis expliquées et développées, que finissent par entrer dans ces jeunes cervelles, avec l’idée de Dieu, les notions claires du devoir chrétien et du péché, des moyens d’être fidèles et de se relever. C’est par l’exercice de la prière, fréquemment et longtemps suggéré, que ’enfant finit par penser à Dieu facilement et se tourner vers lui avec aisance. C’est par la pratique incessante des Sacrements, de la Confession surtout, que les notions de morale, de vagues et de spéculatives qu’elles étaient dans l’enseignement, se précisent dans les applications individuelles, et deviennent, et chacun, des idées concrètes, personnelles, des convictions pratiques qui harcèlent la conscience et meuvent la volonté aux actes spontanés, et, en l’espèce, à la fidélité au devoir ou au repentir. Qu’à ce travail survienne l’action de la grâce de Dieu, la foi s’ancre alors solidement dans les âmes, et la conscience s’y établit en maitressde la vie. »
Ce grand évêque savait que les grandes vertus et la véritable grandeur se forgent dans la répétition constante et ferme de petits et humbles actes quotidiens. Mais, persuadé que le chrétien ne le sera vraiment qu’incorporé dans le monde d’aujourd’hui, il poursuivra : « […] Quand l’Eglise entreprend de former ses enfants, elle prétend faire, en même temps que des chrétiens, des hommes ; et des hommes qui, même au seul point de vue humain, marchent dans le monde, de pair avec les autres, y fassent même, autant que possible, plus haute et meilleure figure. Elle n’entend pas surtout, qu’étant en quelque sorte inférieurs aux autres, ses enfants soient honteux de leur Mère et rougissent de leur éducation. C’est une des raisons pour quoi l’Eglise encourage de toute façon, l’instruction civile de ceux qu’elle élève, et commande que leur éducatiosoit intégrale.
Ainsi, si le chrétien n’est pas du monde, il est dans le monde et doit se sanctifier ainsi.
Donnons à nos enfants cette persuasion qui doit devenir leur, et qui sera plus tard leur force et le gage de leur persévérance.

abbé Patrick VERDET

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