Elections européennes: analyse et prévision

Publié le par rs

Elections européennes : analyse et prévisions. 

Les élections européennes auraient pu être l’occasion d’être l’occasion d’une riche réflexion et  confrontation d’idées sur le thème : Quelle Europe voulons-nous ? Une Europe identitaire de la puissance, une Europe des Nations (en langage décodé : une Europe des Etats-Nations), l’Europe zone de libre-échange, ou pas d’Europe du tout ?

Il n’en a rien été. Une campagne médiocre, des candidats médiocres : qui peut sérieusement dire ce qui différencie l’UMP du PS quant à leur projet européen? Les élections européennes permettent aux partis dominants de caser les recalés du suffrage universel, les ex-ministres et les amis méritants.

Le découpage en absurdes grandes régions, ne correspondant à aucune réalité charnelle, renforce le désintérêt des électeurs. L’abstention sera massive, probablement supérieure à 60%, au plus grand profit de l’UMP et du PS, dont l’électorat plus âgé se rend aux urnes, contrairement à un électorat jeune ou protestataire.  

Que valent les sondages ? 

Les sondages, pour ce qui concerne les partis protestataires, dont le FN, sont particulièrement difficiles à manier. Tel est aussi, paradoxalement, le cas pour les partis dominants du Système. Une abstention massive rend de plus les prédictions totalement aléatoires.

Les sondés du FN « mentent » en effet, ou, du moins hésitent à dire la vérité quant à leur futur vote. Le résultat brut du FN, c'est-à-dire non « corrigé » est donc sous estimé. Le problème est inverse pour l’UMP et le PS. Leurs résultats bruts sont supérieurs à la réalité car il est confortable pour un sondé de se sentir dans une certaine respectabilité. Le sondé dira, pour l’exprimer simplement, qu’il vote UMP, alors que son intention est de voter FN. Ajoutons que les sondages par téléphone, ce qui est le cas de la grande majorité des sondages, renforcent ce phénomène. Ceci, les sondeurs, qui ne sont pas forcément tous malhonnêtes ou manipulateurs, le savent. Pour tenter d’atteindre des résultats proches de la réalité, ce qui est leur intérêt professionnel, ils vont « redresser », corriger les résultats bruts en fonction des résultats de sondages et d’élections précédentes, avec une bonne dose de « pifomètre ». Ils créditeront le FN de plusieurs points supplémentaires, et inversement diminueront les résultats de l’UMP et du PS. Inutile de préciser qu’un tel redressement est impossible s’il n’existe pas d’historique, ce qui est le cas par exemple des listes de Carl Lang ou de celle de Dieudonné.

Cette prévision devient totalement hasardeuse dès lors que l’abstention, qui concerne en priorité l’électorat jeune et/ou protestataire, est massive.

Dernier point à relever : pour un échantillon de 1000 personnes interrogées, le taux mathématique d’erreur est de plus ou moins 2%. En d’autres termes, une liste créditée de 5% se situerait en réalité entre 3 et 7%. 

Quels résultats électoraux prévisibles ? 

Il s’agit d’un exercice quelque peu audacieux, mais tentons le en toute objectivité. 

-Les vainqueurs probables : UMP et PS

Pour les raisons susmentionnées (abstention considérable, électorat plus âgé et/ou captif, moins sujet à la tentation de l’abstention), il est probable que les résultats de ces deux partis dépasseront largement ce qu’indiquent les sondages. Il n’est pas impossible que l’UMP approche, voire dépasse les 30%, le PS pouvant espérer 25%, voire davantage. A noter que l’UMP a tout fait pour mener une non-campagne. Ce n’est pas un hasard, évidemment, l’abstention lui étant hautement profitable. 

-Les perdants probables : FN, Villiers et Besancenot 

Il est probable que le FN, crédité de 7 à 8,5% dans les derniers sondages se situera largement sous ces chiffres. La faute à une abstention considérable et à des corrections de sondages beaucoup trop optimistes pour ce parti faiblement idéologisé et très affaibli. Que l’électorat  populaire et protestataire se mobilise, et le succès est assuré, comme ce fut le cas lors de l’élection présidentielle qui porta Le Pen au second tour. Qu’il aille à la pêche, ce qui sera probablement le cas, et l’échec est assuré. Le résultat national du FN sera probablement plus proche de 5% que de 7%, lui assurant un nombre très restreint d’élus. Marine Le Pen sera-t-elle élue ? C’est loin d’être sûr. Et pourtant, le Système aura tout fait pour qu’elle le soit. Que d’émissions de télé, de radio, d’articles de journaux… Le point d’orgue est cet incroyable article dithyrambique paru dans Libération, mardi 2 juin, avec une jolie photo champêtre sous-titrée : « La vice-présidente du FN est perçue comme la grande blonde, la fille sympa ». Si c’est Libé qui le dit…

Autre perdant probable : Villiers. En dehors de lui, ce qui n’est pas encore certain, aucun candidat de Libertas ne sera élu. Et puis, pour quoi faire ? Villiers aurait pu incarner une rupture. Il l’aurait voulue. Il l’avait dit, sincèrement, à ses amis, la veille de la présidentielle : « Jamais, je n’appellerai à voter Sarkozy ». Le lendemain, il confirmait. Le surlendemain, il se reniait.

Entre temps un coup de fil. « Tu appelles à voter Sarkozy, sinon tu perds la présidence du Conseil Général de Vendée ». Démocratie, pouvoir et vanité, quand tu nous tiens…

Quant à Besancenot, le « jeunisme » de son mouvement, le NPA, l’étonnante erreur marketing qui consiste à modifier son sigle avant les élections, l’amèneront sans doute à un résultat décevant et inférieur à celui du Front de la Gauche de Melanchon et du PC.

Restent le Modem et les listes écologistes de Cohn-Bendit. Que dire d’elles ? Rien…Non, vraiment rien… 

Du côté des rebelles : Carl Lang et Dieudonné. 

Carl Lang a osé la rupture. Il faudrait le talent du Rebatet des « Décombres » pour raconter cette course aux abymes d’un mouvement qui pouvait représenter la renaissance française et européenne. Caton l’Ancien concluait tous ses discours devant le Sénat de Rome par cette formule : « Delenda est Cartago », « Carthage doit être détruite », pour que vive Rome. Carl Lang, avec ses amis du MNR et de la Nouvelle Droite Populaire ont choisi Rome contre Carthage.

Sur le plan électoral, il serait tout à fait illusoire d’espérer que la liste de Carl Lang puisse obtenir un résultat significatif à ces élections. Mais cela n’a aucune importance. Ces résultats ne seront que la première pierre d’une nécessaire renaissance.

Quant à Dieudonné, les lobbys anti racistes l’ont créé politiquement, misant sur son talent pour combattre le camp identitaire .Le Golem de la légende juive de Prague, créé par un rabbin démiurge, échappa à son créateur, semant la terreur dans le ghetto. Dieudonné s’est retourné contre les lobbys qui ont voulu l’instrumentaliser. Etrange personnage…Sans doute le plus rebelle de tous. S’il atteint 3% des suffrages, ce qui probable, nous assisterons à un tsunami émotionnel. Bref, on rigolera… 

Robert Spieler

Délégué général de la Nouvelle Droite Populaire 

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